Avoir de la conversation, ça veut dire quoi ?

Imaginons la situation suivante : vous êtes en train d’échanger avec quelqu’un. Vous connaissez cette personne depuis peu. L’échange est plutôt sympathique, convivial, mais là… à un moment… le blanc. Il dure. Vous ressentez une petite gène. Que dire pour relancer la conversation ?

Ce n’est pas toujours facile de savoir quoi dire pour maintenir une conversation animée, riche, intéressante. Certains sont doués pour cela. D’autres moins.

Peu importe où vous vous situez sur ce spectre du communicant, vous avez beaucoup à gagner à soigner cette partie de vos vies sociales.

Avoir de la conversation, c’est être capable de s’intéresser réellement à l’autre, de pouvoir rebondir avec aisance, et savoir utiliser une large palette de thème de conversation riche, variée et/ou léger.
Il est vrai que tous les échanges ne peuvent pas être des réflexions philosophiques ou métaphysiques sur la vie ou sur des notions complexes. D’une manière générale, la majorité de nos conversations de tous les jours concerne des éléments assez mineurs de nos vies.

Vous serez reconnu comme ayant de la conversation si vous êtes capable de converser sur des sujets plus profonds, plus essentiels, plus universels. Des sujets qui inspirent les autres, qui les aident à faire le focus sur eux-mêmes. C’est une étape indispensable pour développer l’attitude du Galant.

Pourquoi chercher à améliorer ses conversations ?

Pour faire simple, plus vous améliorer la qualité de vos conversations, plus vous améliorer la qualité de vos relations.
Ne trouvez vous pas cela important ?
Imaginez que les personnes que vous côtoyez apprécient votre compagnie, qu’elles aiment être avec vous. Parce qu’elles apprennent des choses, qu’elles ressentent ce bien-être de partager un moment avec quelqu’un qui les écoutent, les respectent et les valorisent. Imaginez aussi la belle réputation que vous pouvez acquérir en

Pour nous chez Sentier Galant, la qualité de conversation et les socials skills sont essentiels pour celui qui aspire à devenir gentleman.

Je le confesse, il s’agit sans doute d’une déformation professionnelle. Apprendre les compétences de communication a changé ma vie. Et enseigner la communication est devenu depuis mon métier.

Bien savoir communiquer et gérer ses interactions avec les autres est un vrai plus dans la vie de tous les jours.
Et un gentleman se doit de ne pas seulement briller par son apparence mais aussi par sa conversation.

Comment faire ?

• Apprenez à vous intéresser aux autres

Le témoignage de l’intérêt pour l’autre est à mon sens l’élément le plus important à manifester dans les rapports sociaux.
L’être humain est très sensible à la reconnaissance des autres. Il aime se sentir écouté, compris, aimé, valorisé. Et le fait de s’intéresser aux autres est gage de la qualité d’une relation.
Dale Carnegie, mon maître spirituel en la matière, écrit ceci dans le livre « Comment se faire des amis » : « Vous vous ferez plus d’amis en deux mois en vous intéressant sincèrement aux autres que vous ne pourriez en conquérir en deux ans en vous efforçant d’amener les autres à s’intéresser à vous »

Posez des questions :

L’intérêt pour l’autre, au delà d’être un puissant moteur de conversation, est le gage d’une bonne réputation.

On aime tous les gens abordables, qui s’enquièrent de nos hobbies, de nos joies, de nos préoccupations. Et on ne recherche pas la compagnie des personnes égocentrée, qui ne parlent que d’elles et de leurs réussites.

Vous connaissez probablement quelqu’un qui ne fait que de parler de lui. Lors d’une conversation, même quand vous faites part de l’un de vos ressentis, il s’arrange pour recentrer la discussion sur lui.
A moyen et long terme, une telle attitude peut saper la qualité d’une relation.
A l’inverse, un intérêt mutuel permet d’évoluer dans une ambiance de respect et de confiance.
Comprendre cette vérité fondamentale, et encore plus l’appliquer dans sa vie, peut tout changer dans vos relations avec les autres.

Aussi, lorsque que vous discutez en seul à seul ou en groupe, partez du principe que l’un de vos objectifs est de connaître et de valoriser le point de vue des autres.

L’art de poser des questions est ici primordial. Je vous invite à jouez à la fois sur des questions ouvertes (comment, quoi, pourquoi ?) et des questions fermées (réponse par oui ou non.)

Tout est dans la mesure:

Trop de questions fermées amènent à des impasses et donne un aspect interrogatoire à la conversation; je vous parle en connaissance de cause.
Quand j’ai compris la puissance du fait de s’intéresser aux autres (vers 20 ans), mes conversations (surtout avec de nouvelles rencontres), étaient structurées de la même façon.
Je prenais rapidement le lead de la conversation et je posais tout à un tas de questions pour connaître les sentiments et les aspirations de mon interlocuteur. Avec certaines personnes, cela marchait bien. Et d’une manière générale, j’obtenais de bons résultats.
Mais d’autres pouvaient se sentir un peu scannés, analysés, mis à nu, passés au crible. Certaines personnes mettent du temps avant de faire confiance, et un échange qui s’apparente à un interrogatoire les fait plutôt fuir.

Depuis j’ai appris à faire mieux. Et j’ai surtout compris pourquoi il m’arrivait de faire cela. A l’époque, j’avais peur des blancs dans la conversation. Je considérais cela comme un échec si un silence s’installait trop longtemps.

Alors je m’empressais de le combler, de le remblayer avec une nouvelle question. Au fond, j’avais un manque de confiance.
Maintenant, je vois plutôt les blancs dans la conversation comme une pause. Une respiration nécessaire. Et il faut être OK avec cela.

Donc n’ayez pas peur de poser des questions à vos interlocuteurs, en gardant à l’esprit que vous cherchez avec bienveillance à trouver la valeur des gens, leurs qualités, ce qui les rend unique etc… Si vous vous montrez chaleureux, ouvert dans cette démarche, je peux vous garantir que vous aurez des échanges de qualité !

Encourager à exprimer les sentiments :

Deuxième aspect fort intéressant : n’ayez pas peur de questionner vos interlocuteurs sur leurs sentiments. D’une manière générale on a tendance a rester sur les faits.

Exemple :

A: Comment cela se passe à ton travail ?(question ouverte).
B: C’est pas la joie, le patron n’arrête pas de faire des siennes, il nous pousse toujours à faire plus, sans augmentation.

1er type de réponse :
A : ah bah tu sais c’est partout pareil. Moi le mien est l’exemple type du « faites ce que je dis et pas ce que je fais »

(Intéressant mais qu’est ce qui peut être amélioré à votre avis ? Bingo, ici, l‘interlocuteur A ramène un peu trop la conversation sur lui. Voici ce qui aurait pu être bien de faire )

2ème type de réponse :
A : Oui je peux comprendre, ça doit être assez difficile. Comment tu te sens par rapport à cette situation ?

(Bien mieux ! L’interlocuteur va se sentir valorisé, écouté, respecté ! En le poussant à exprimer ses sentiments, vous l’aider à verbaliser ce qu’il ressent, et en général, cela fait un bien fou. Si votre interlocuteur associe votre compagnie a quelque chose qui lui fait du bien, c’est dans la poche ! )

Bien sûr, il n’est pas question ici de devenir psychologue et d’effectuer une thérapie complète de vos interlocuteurs. L’idée ici à retenir est que plus vous leur témoignerez de la considération, plus ils sentiront bien en votre compagnie.
Et au fond, n’est ce pas ce que recherche tout bon gentleman ?

• Documentez vous – élargissez vos perspectives.

Un des meilleurs moyens d’améliorer vos conversations est de s’intéresser à beaucoup de choses. Plus vous aurez de thèmes auxquels vous vous intéressez, plus vous serez à même d’enchérir sur ce que vous disent les autres.
Votre interlocuteur vous parle d’histoire, de cuisine, de golf, de politique, de jeux vidéos ? Si vous en savez un minimum sur ces sujets, vous pourrez enchérir, participer à la conversation.

Petite astuce supplémentaire : si vous sentez que votre interlocuteur vous parle d’une passion, d’une activité qu’il aime faire ou sur lequel il connaît beaucoup de choses, écoutez le patiemment, comme si vous aviez devant vous un expert du sujet. Cela va produire en lui un sentiment de bien-être, de se sentir valoriser dans ce qu’il dit. Et double effet, vous allez apprendre des choses sur une thématique, expliquées par un passioné ! Que vous pourrez réutiliser dans une autre conversation !

Pour cela rien de mieux que d’attiser sa curiosité. Entretenez votre soif d’apprendre, il y a tellement de chose intéressantes à découvrir !
Si cela correspond à vos méthodes de travail, notez dans des notes ordonnées ce que vous apprenez. Cela pourra vous resservir. Encore une fois l’idée ici n’est pas de devenir un rat de bibliothèque, expert sur toutes les thématiques.

Mais apprenez à être à l’aise avec tous les sujets, même si vous n’y connaissez rien ou que le sujet vous laisse de marbre, ou encore si il est éloigné de vos opinions personnelles.

• Apprenez à bien parler de vous.

Ce dernier point est particulièrement important. Car en toute logique, au cours d’une conversation, vous serez amené à parler de vous.
Mais comment faire ? Surtout, comment bien le faire ? Pour ne pas passer pour un prétentieux, un égocentré ou quelqu’un en recherche de reconnaissance.

D’abord, ne cherchez pas à tout prix à parler de vous. Contrôlez cette impulsion qui vous donne peut-être envie de parler de vos réussites, de vous mettre en avant.
Faites le au bon moment et avec parcimonie.
Attendez que l’on vous demande de parlez de vous pour le faire. Si personne ne le fait, ne l’imposez pas.
Partagez vos opinions, en ayant conscience que vous ne possédez pas la vérité absolue. N’ayez pas peur de vous exprimer sur vos faiblesses ou sur vos défauts. Cela rend plus humain et plus accessible.

Si vous parlez d’une réussite, parlez plutôt du processus qui vous a permis de réussir, pas de la gloire en elle-même que cela vous a apporté.

Si vous montrez vos efforts plutôt que vos triomphes, encore une fois, vous serez identifié comme quelqu’un de plus accessible, de plus humble, de plus Gentleman en somme. Et vous donnerez un cadeau précieux à vos interlocuteurs : de l’inspiration.